Blanche Roullier (1857-1933)

Saint Sébastien, par Firmin-Girard, 1859


Blanche est la fille de Claude-Victor Roullier fils de tanneur, il sera cuisinier et Anne Ardaine ouvrière en soierie tous deux originaire de Charlieu.

De leur union le 06 octobre 1837 naîtront cinq fils: Jean Victor 1838, Jules 1840 (à Charlieu), Henri-Christian 1845 (à Lyon), Albert 1849 (à Paris), Emile 1853 (à San Francisco en Californie) et une fille Blanche 1857 (à San Francisco en Californie).

En 1872, fortune faite, les parents ainsi que deux de leurs enfants (Christian-Henri et Blanche) rentrent en France, d’abord sur Paris, puis en 1876, ils achètent une grande et belle demeure à Saint-Nizier-sous-Charlieu «le Prieuré». Ils partagent leur vie entre Paris et Saint Nizier au fils des saisons.

 Artiste accomplie, Blanche se partage entre le piano, la sculpture et la peinture. Elle choisit le pastel comme medium. Elle devient une pastelliste douée, et participe chaque année au Salon des Artistes Français ainsi qu’au Salon d’Automne. Elle obtient dans ces diverses expositions plusieurs mentions honorables et se voit décerner la rosette d’officier de l’instruction publique.

Elle crée le prix Blanche Roullier qui récompense chaque année un(e) pastelliste au salon des artistes français. Elle excelle dans l’expression des thèmes féminins: dans le rendu des tissus, les motifs floraux, bouquets, paysages, le tout avec un grand raffinement et une grâce romantique. Dans cette période faste de création, Blanche (mais aussi son frère Christian-Henri) tisse des liens avec Armand Charnay (1844-1915), et Roger de la Fresnaye (1885-1925)  voisin au manoir de Beauvernay.

 Pendant la première guerre mondiale, en 1916 Blanche est infirmière volontaire dans un hôpital temporaire rue Lauriston à Paris. Elle accueille au «Prieuré» à Saint Nizier des blessés de guerre en convalescence. En 1917, elle est décorée pour son engagement par le Maréchal Lyautey.

 En 1908 elle est membre fondateur de la Société des Amis des Arts de Charlieu avec ses frères  Christian-Henri et Albert Roullier, le peintre Armand Charnay, et les Docteurs Vitaut et Barbat.

 Citons le Dr Vitaut lui  rendant hommage dans son éloge funèbre le premier février 1933 : « …Depuis la fondation de notre société, elle s’y était donnée, avec ses frères, très activement, et en 1925, à la mort de son frère Christian-Henri, elle avait bien voulu en accepter la présidence d’honneur... »

Remplaçant son frère Christian-Henri légataire universel d’Armand Charnay, elle sera l’exécutrice testamentaire du prestigieux peintre.

En 1932, sous la présidence du Dr Vitaut, le projet de la création du Musée Armand Charnay, à l’emplacement de l’actuel du Centre des visiteurs de l’abbaye Bénédictine, est approuvé en assemblée générale. Blanche grâce à ses précieux conseils contribue à l’aboutissement de cette réalisation.

Blanche meurt le 28 janvier 1933, suite à un accident de voiture à Paris, avant l’inauguration du Musée pour lequel elle a tant œuvré. Ses obsèques eurent lieu à Saint-Nizier le premier février devant une assistance nombreuse.

 Son caractère, comme des contemporains pouvaient le dire, elle présentait une personnalité particulièrement riche et attachante. De prime abord assez réservée, elle faisait preuve d’une grande douceur, d’une charmante modestie, d’une distinction naturelle, qui ne nuisait en rien à sa grande indépendance d’esprit et sa force de caractère. Sa bonté et sa générosité étaient reconnues de tous, elle léguait son immense fortune à de multiples œuvres caritatives, artistiques en France, aux États Unis et à son entourage famille bien sûr mais aussi à ses domestiques.

 Pour terminer, une citation d’Albert Déchelette, conservateur du musée de Roanne  « ...A cette admirable artiste, rien de ce qui intéressait l’art ne pouvais rester étranger... »