L'église des Cordeliers
Construite à la fin du XIVe siècle, l’église, à nef unique, a été classée Monument Historique en 1952 seulement. La charpente, en chêne, date pour la plus grande partie, de la fin du XVIIe siècle ; elle n’était sans doute pas apparente sous l’Ancien Régime, une séparation reposant alors sur le haut des murs. On accédait à un étage par un escalier qui a subsisté, côté nord.
L’église a été entièrement été peinte à la fin de la période gothique. Le dégagement, le nettoyage et la consolidation d’une partie de ces peintures (chœur et mur sud) ont été réalisés en 1989, 1992 et 1995, faisant apparaître de nombreux détails jusqu’ici invisibles.
Il y aurait trois couches superposées. La première, faite de simples fleurs, semble dater de l’époque de la construction de l’édifice, vers 1370. L’essentiel des peintures conservées appartient à la seconde ou à la troisième. Il s’agit, sans doute, de la décoration financée par Hugues de Châtelus, seigneur de Châteumorand, en 1399, et exécutée au cours du Xve siècle, voire même -pour la troisième- au début du XVIe siècle (présence du blason des prieurs "de La Magdelaine").
Si ce décor a largement perdu les couleurs qui avaient été utilisées, subsistent les dessins préparatoires des figures, des personnages, des architectures qui le composaient. On notera en particulier la qualité exceptionnelle d’une Vierge à l’Enfant et d’un ange tenant une croix. La technique d’exécution originale est à détrempe sur dessin préparatoire de couleur noire.
La famille de Châteaumorand, bienfaitrice des franciscains, avait obtenu en reconnaissance une chapelle privée (sur le côté sud du chœur, du début du Xve siècle, non restauré) et un tombeau où reposent Hugues de Châtelus, seigneur de Châteaumorand (mort en 1409) et son épouse Guillemette de Sennecey. Leurs gisants, du début du Xve siècle, mutilés par les révolutionnaires, ont failli disparaître vers 1840 lors du pillage du couvent. Ils furent sauvés de justesse par un bienfaiteur qui les racheta au démolisseur.